Avis sur le jeu Army of Two : The 40th Day

Je trouve qu’il est difficile de savoir si c’est parce qu’on n’aime pas un style de jeu qu’on est nul dans ce style ou bien le contraire. Toujours est-il que depuis ma première tentative au début des années 90 sur des jeux comme Doom ou Wolfenstein 3D (en attendant les crédits fifa ) , je sais que je ne suis réellement pas un fan de jeu de tir à la première ou à la troisième personne. Cela dit, afin de voir si mon jugement et mon niveau pouvaient changer avec une manette de PS3 entre les mains, je me suis proposé pour faire la critique de Army of Two : The 40th Day d’Electronic Arts Montréal.

  • Comme son nom l’indique et comme c’était le cas dans le jeu original, Army of Two: The 40th Day est un jeu basé sur deux personnages différents du nom de Salem et Rios. La simplicité est vraiment le maître mot dans ce jeu. Le concept, d’abord, où vous êtes deux gars lourdement armés qui font équipe. L’histoire, ensuite, où pour une raison inconnue la ville de Shanghai est la cible d’une attaque terroriste très bien rendue dans la séquence cinématique du début et qui vous fait rapidement comprendre que la finesse n’a pas sa place ici. Enfin, la simplicité dans le but du jeu: sortir vivants des quartiers de Shanghai qui explosent et qui sont infestés d’ennemis dont leur seul but semble de vous faire regretter d’être là ! Ne vous attendez pas à des rebondissements incroyables, à des surprises transcendantes, vous n’aurez rien de tout cela. Par contre, si vous voulez avoir des explosions, des tirs fournis, des pièges, des corps qui tombent, là aucun risque d’être déçu, vous allez en avoir à ne plus savoir où donner de la tête.
  • A deux tout est mieux ? Je l’espérais en tout cas, en me disant qu’avec un bon coéquipier j’allais probablement pouvoir avancer dans ce scénario très léger. Malheureusement, l’intelligence artificielle est à peine meilleure que moi et je l’ai dit en introduction, je suis très mauvais. Donc, il m’a fallu m’y prendre à plusieurs reprises pour passer des niveaux qui, pour un joueur normal, doivent être de la rigolade. Évidemment, j’aurais pu essayer de jouer en mode coopératif sur internet, car soyons honnête, jouer à deux humains est le but premier de ce titre, mais je n’ai pas osé exposer ma nullité à une personne capable de m’insulter de vive voix. J’ai donc préféré souffrir en mode solo, plutôt que mourir de honte en multijoueur. Peu importe le rôle que j’ai essayé de prendre: celui du gars qui attire l’attention des ennemis pendant que son partenaire les contourne ou bien celui plus effacé qui prend l’ennemi à revers, j’ai eu du mal à venir à bout de l’opposition.
  • Malgré cela, j’ai quand même eu le temps d’apprécier certains aspects du jeu. Par exemple à certains moments vous allez devoir prendre des décisions qui vont jouer sur la moralité de vos personnages. Par exemple est-ce que vous tuerez celui qui vous aide au début, ou encore quelle sera votre réaction en face d’un animal dangereux, mais en voie d’extinction dans la cage où se trouvent un bon nombre de nouvelles armes. Selon votre choix, une scène animée à la manière d’une bande dessinée se met en route et vous expose les résultats de votre décision. La réalisation de cette animation est très bien faite, mais pour être 100% honnête, cela n’apporte pas énormément à l’histoire. Si vous prenez trop souvent la décision qui baisse votre moralité, ne vous inquiétez pas, il y a le long des cartes des passages où vous devrez délivrer des otages. Cela vous permettra de vous racheter si vous arrivez à combiner vos actions à celles de votre partenaire afin de tuer les ravisseurs avant qu’ils ne commettent l’irréparable !
  • Comme je l’expliquais très souvent, dans la carte sur laquelle vous jouez, vous allez pouvoir vous séparer de votre partenaire afin que l’un de vous fasse diversion et l’autre tue tranquillement ceux qui se concentrent sur le premier. C’est important alors de bien choisir votre arsenal, car si vous devez attirer l’attention, autant prendre une arme qui va vous aider à le faire, sinon au premier coup de feu de votre partenaire il va devenir le pôle d’attraction principal. C’est là qu’intervient le système de gestion de vos armes. Plus vous avez d’argent et plus vous avancez dans l’histoire, plus vous avez d’armes différentes à votre disposition. De plus, chacune d’elles peuvent être modifiées afin de devenir plus ou moins précises, mortelles ou tout simplement attirantes pour vos ennemis. Ainsi, vous pourrez ajouter un silencieux sur un fusil, mettre une poignée pour en avoir un meilleur contrôle ou encore le peindre de couleur chatoyante pour attirer les regards ! Afin de connaître à tout moment l’attention qui est portée à vous ou votre partenaire vous avez en haut de l’écran un indicateur précis qui dit si vous ou lui êtes la cible de toute la concentration !
  • En tuant vos adversaires, vous récupérez de nouvelles armes, de l’argent pour acheter les améliorations de celles-ci et bien sûr, des munitions, car si les armes de base ne peuvent jamais manquer de balles, pour les armes plus sophistiquées il vous faut être un bon charognard si vous ne voulez pas vous retrouver démuni en plein milieu de l’action. Même si l’action est vraiment très prenante et que vous avez peu de temps pour faire du tourisme, je dois avouer que j’ai trouvé les environnements très diversifiés et assez grands. Ainsi, votre partie dans un immeuble qui s’écroule, même si elle a exactement le même but que n’importe autre, vous semblera différente que celle qui se passe dans le zoo de Shanghai. Malgré cette taille des cartes, le jeu est très linéaire, ne vous attendez pas à pouvoir errer sans autre but que de tuer du monde, très vite vous devrez revenir dans le « droit (et unique) chemin » pour continuer l’aventure et si par mégarde vous ne savez plus vraiment où ce chemin est, mettez votre visière infrarouge, non seulement elle vous permet de détecter vos ennemis, mais elle fait aussi apparaître là où devez vous rendre.
  • Les interactions entre Rios et Salem sont censés être une force de ce jeu, mais bien honnêtement je n’ai pas vu grand chose à faire tout au long du jeu. Alors oui, à certains endroits, vous devrez utiliser la courte échelle et donc choisir si vous êtes celui qui monte ou celui qui fait monter, vous devrez combiner vos forces pour ouvrir un rideau de fer ou pousser un camion, mais c’est tellement ponctuel et pré-défini que cela n’a absolument rien de naturel. Lorsque la courte échelle est nécessaire, non seulement votre partenaire le dit, mais en plus, il y a souvent une flèche adroitement peinte sur la paroi à escalader. Les échanges verbaux entre vos personnages sont eux aussi très pauvres : peu nombreux, ils sont très lourds et sont drôles malgré eux, ce qui est dommage, car le reste de la partie sonore est assez bonne. Enfin, visuellement, même si c’est loin d’être parfait, je dois dire que le nombre d’explosions et de jeux de lumière est impressionnant. On a fait du chemin depuis mes premiers pas dans Doom !

Jouabilité
Les commandes sont assez intuitives et pourtant je ne suis vraiment pas un expert de ce genre de jeu, encore moins avec une manette de console. 16 /20

Scénario
Un scénario? Vraiment? Mais après tout, Hollywood le fait à longueur d’année, pourquoi le jeu vidéo serait plus vertueux? 10 /20

Qualité graphique
Je trouve que le grand nombre d’ennemis parfois devant vous, les explosions et les débris sont bien gérés et il n’y a quasiment pas de ralentissement. 17 /20

Qualité sonore
A part les dialogues creux entre les personnages, l’ambiance sonore est bonne. J’ai testé en français et en anglais et mon constat décevant reste le même ! 16 /20

Durée de vie
Pour des experts, le mode solo est très très court. En plus, je ne vois pas vraiment de grandes différences possibles si on essaie d’y rejouer. Évidemment, cette durée de vie augmente si on va en ligne. 12 /20

Il se peut que mon très faible niveau dans ce genre de jeu ait été un vrai handicap pour apprécier pleinement The 40th Day. Il est clair que c’est un titre à jouer avec un partenaire humain, car seul avec l’intelligence artificielle, vous risquez de vous ennuyer ferme. Le nombre de feuilles sur lesquelles tient le scénario de ce jeu est inversement proportionnel au nombre de balles tirées au cours d’une carte. Je ne sais vraiment pas à qui peut convenir ce jeu, car il ne convaincra pas ceux qui, comme moi, ne sont pas fan du genre et la faiblesse de l’IA et la linéarité générale de l’action repousseront probablement les aficionados des shooters !

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